16.5 x 24 cm
308 pages en couleurs
Couverture souple à rabats
ISBN : 9782848410159
Paru en novembre 2010, disponible
24 €
Blood Song
Une ballade silencieuse
par Eric Drooker
Préface de Joe Sacco
Initialement publié aux États-Unis en 2002, Blood Song est le second roman graphique d'Eric Drooker.
De l'harmonie brisée d'une jungle luxuriante aux toits enneigés d'une Babel industrielle, Blood Song conte l'odyssée d'une jeune réfugiée. Contrainte à la fuite par l'invasion, puis le saccage de son île d'origine, la traversée d'un océan la conduit aux portes d'une mégalopole insatiable, où les hommes sont des ombres sans visages, où les musiciens sont réduits au silence. L'itinéraire d'une déracinée ordinaire acquiert, sous les traits d'Eric Drooker, la dimension d'une fable, contemporaine et politique, mélange de mythologies ancestrales et modernes. Une narration muette, des images bleutées ponctuellement enrichies d'une note de couleur, une subtile mise en page en diptyques, l'intelligence et l'économie des moyens utilisés gravent cette histoire en chacun. Eric Drooker offre au lecteur « un canal direct vers le cœur même de la jeune héroïne » dont les battements résonnent comme de possibles échappatoires à la noirceur du monde et préfigurent les révoltes qui submergeront la ville dans Flood !.
« Élégiaque, spirituel et politique, Blood Song d'Eric Drooker ne connaît actuellement aucun équivalent. Écrit dans un langage accessible à tous, explorant des thèmes universels, Drooker perpétue l'art profondément démocratique de Masereel. »
Andrew D. Arnold, Time.com
« D'une beauté saisissante (…), une histoire forte et prenante (…). Le récit mytho-poétique de la fuite d'une jeune femme, d'un Eden dévasté vers la corruption et l'horreur de la civilisation urbaine. »
Nick Hornby, The New York Times Book Review
« (…) Avec Blood Song, Drooker ne fait pas seulement preuve d'une maîtrise grandissante de l'art de la carte à gratter ; il livre également au genre de la bande dessinée muette une seconde œuvre d'importance. Drooker secoue les lecteurs avec un conte magnifiquement maîtrisé d'où émerge un constat social fort. »
David A. Beronä, The Comics Journal
« (…) C'est une grande énergie musculaire qui est à l'œuvre dans ces pages et lorsque nous les parcourons, Blood Song se déroule à la manière d'un film dont les images seraient des hiéroglyphes. Drooker a ici atteint les racines de l'art éternel du conteur : l'époque où les contes étaient gravés sur les murs des cavernes, éclairées par des flammes vacillantes, avant qu'elles ne soient noyées par les mots. »
David Abrams, Culture Dose
« (…) Malgré leur esthétique épurée, les images de Drooker, sombres et entêtantes, parlent haut et fort. Qu'il représente la canopée luxuriante d'une jungle tentaculaire ou les hauteurs démesurées d'une métropole verticale, le trait de Drooker est magistral… Chacune de ces images pourrait être encadrée ; enchaînées les unes aux autres, leur effet est bouleversant. »
Mike Miliard, Boston Phoenix
« (…) En allant au-delà des mots, Drooker a élaboré un récit puissant aux personnages marquants, une œuvre immédiatement accessible. (…) À chaque nouvelle « relecture », on trouvera de nouveaux motifs, de nouvelles nuances, des jeux de formes, d'ombres et de lumières qui nous auront échappé à première vue. (…) Un exemplaire de Blood Song mériterait de survivre au jour où nos mots (où ceux de toute autre langue) auront cessé de faire sens. Il livrerait alors aux gens une histoire non pas de rois, mais de gens simples qui, en butte à des forces monstrueuses, continueront à résister et à survivre. »
Mumia Abu-Jamal, Drooker.com
« L’originalité première de Blood Song vient de son universalité totale, abandonnant les aspects strictement pamphlétaires et autobiographiques de ses travaux précédents, pour celui d’une fable ou d’une chanson populaire mélancolique qui évoqueraient des temps plus heureux autour d’un feu (…).
L’autre grande force de Blood Song est de parvenir à orchestrer tous les temps, qu’ils soient subjectifs (plus ou moins intensifiés par les émotions : amour, peur, etc.), cosmologique (la galaxie spirale du début et de la fin), météorologique (la tempête en mer), physiologique (passage à l’âge adulte , maternité…), historique (des âges pastoraux aux horreurs du XXIe siècle et son futur urbain « idéal », gris, brumeux, semblant sans avenir), initiatiques (Blood est aussi synonyme d’initiation en anglais), linéaire (flux sanguin, le voyage vers la ville) ou cyclique (de la naissance à la mort en passant par les images de la galaxies en spirale…).Une diégèse musicale et harmonieuse, sachant se densifier ou s’étirer avec une grande cohérence (…).
Comme beaucoup de bandes dessinées muettes, Blood Song n’est pas là pour les analphabètes, pour compenser l’absence d’écriture, mais, bien au contraire, pour apprendre un langage, celui des images, à ceux qui ne savent pas ou ne savent plus les lire. »
Jessi Bi, Du9
« (…) Cette œuvre lyrique et chargée de symboles retrace l'éternelle lutte de l'opprimé contre le pouvoir. Mais elle est racontée avec une telle fluidité, avec une telle maîtrise de l'art séquentiel qu'elle n'est jamais démonstrative. L'absence de mots laisse la place à l'interprétation, au rêve, aux questionnements. Une ode muette et pourtant retentissante à la paix. »
Anne-Claire Norot, Les Inrocks
« (…) L’ensemble est d’une grande virtuosité et se lit dans un même mouvement, comme une pellicule qui défilerait sous nos yeux. Du grand art à la portée de tous. »
Alexis Laballery, Parutions.com
« (…) Excellent livre politique sans paroles. »
Willem, Charlie Hebdo
« (…) Le génie de Drooker est d’avoir traité cette histoire en la fragmentant sur 300 pages, sans aucun mot, nous exprimant ce qu’il y a à ressentir au-delà du factuel, dans un langage narratif s’articulant par des doubles pages formant des diptyques. Que ce soit par fragmentation ou succession narrative, il envisage la création et la lecture de Blood Song comme une suite d’images doubles (avec cependant certaines exceptions qui confirment la règle) qui ne nous laisse d’autre choix que de considérer la réalité brute de l’action. Fragmentant plus ou moins cette action dans le temps, Drooker joue aussi sur les rythmes et la respiration des personnages. Méthodiquement, il déploie son récit en « temps réel », nous impliquant totalement dans la considération de ce qui se passe devant nous, tout en explorant la science narrative du 9e art avec talent. Car au-delà de tout le bien que l’on pourra dire de l’homme et de l’œuvre, il y a cette superbe utilisation de la narration que Drooker élargit en la reliant à certaines tentatives malheureusement oubliées et qui ouvrent à nouveau le champ du possible pour d’autres sensations, d’autres lectures. En cela, Drooker fait partie de ces artistes contemporains qui participent réellement à l’évolution de la bande dessinée mondiale en lui donnant les moyens de s’enrichir à l’infini… »
Cecil McKinley, BDZoom
« (…) Bien que datant de 2002, le plus récent travail d'Eric Drooker disponible dans nos contrées reste Blood Song. Une Ballade silencieuse. Rien de moins que le Guernica ou le Citizen Kane de l'artiste. Un classique instantané comme il en surgit peu dans une décennie. »
Fabien Thevenot, Le Courrier
« Dans sa préface, Joe Sacco n’y va pas de main morte en évoquant Frans Masereel, un des maîtres de la gravure sur bois qui marqua l’expressionnisme des années 1920, pour parler de l’art d’Eric Drooker. Difficile de lui donner tort, tant Drooker signe ici une œuvre riche et aboutie. (…) »
Mikaël Demets, L'accoudoir
« (…) Il règne dans ce livre sans parole une ambiance paradoxalement apaisante au regard de la violence du propos. Le trait gagne en élégance et la moindre case devient une illustration autonome. Une œuvre mature et belle, qui s'ouvre avec le 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven. Pas mal pour une « ballade silencieuse ». »
Nicolas Courty, Kiblind
« (…) Le monde n'est qu'une suite de destructions créatrices semble nous dire Drooker, il faut mourir symboliquement pour avoir ensuite le droit de renaître physiquement. Avec un final de toute beauté. Un propos juste, universel et puissant, propre à faire de Blood Song une BD intemporelle. Le jour où les mots auront disparu, Blood Song leur survivra. Saisissant. »
Olivier Hervé, Planète BD
« (…) Un album à avoir, tout simplement ! »
Fredgri, Sceneario.com
« (…) Un album à couper le souffle. (…) »
Alain, La mer pour horizon
« (…) Blood Song est une mélodie à la fois douce et violente que chaque lecteur pourra reconnaître. Un bel album émouvant et sincère. »
Morgane Aubert, ActuaBD
« (…) Blood Song est un album fort et déstabilisant, éclairé et éclairant. »
Boris Henry, BDSélection
Pour lire 28 pages d'extraits, cliquez sur les vignettes ci-dessous et naviguez avec les flèches du clavier.
Cliquez sur les vignettes ci-dessous et naviguez avec les flèches du clavier.