Traduit de l'anglais (États-Unis) par Patrick Marcel
Voici Jheronimus, pauvre hère condamné à subir tous les outrages en Enfer, accompagné de Bosch, son stoïque canard en bois. Depuis leur trépas, ils endurent brimades et humiliations de la part de démons facétieux et leurs tentatives pour gagner le paradis se soldent toutes par de fumants échecs. Ainsi, Jheronimus se retrouve testeur d'armes tranchantes à son corps défendant et, lorsque pour se détendre il va à la pêche, il n'est pas dit que ce soit lui le pêcheur.
Après le bus, le bus 2 et l'anthologie En attendant l'Apocalypse, l'auteur américain Paul Kirchner revient pour une centaine de pages de gags muets, blasphématoires et scatologiques. Reprenant une certaine imagerie médiévale de l'au-delà, telle qu'illustrée dans les vers de Dante ou les triptyques de Jérôme Bosch, et s'inspirant de la mécanique absurde des cartoons de la Warner, Kirchner met en scène avec un malin plaisir le sadisme de diablotins malicieux auquel répond l'entêtement masochiste du pauvre Jheronimus.
Dans Jheronimus & Bosch, les cercles de l'enfer revisités par Kirchner obéissent à des lois bizarres, sources d'un humour absurde qui n'est pas sans rappeler celui du bus. Mais si le passager du bus sortait le plus souvent indemne, quoique déboussolé de ses aventures, on ne peut pas en dire autant de nos infortunés anti-héros. À la fois fosse septique pour les anges du paradis et terrain de jeux pour démons en manque de torture, l'enfer dans lequel ils sont coincés est source de brimades aussi drôles que cruelles. Le boss en personne, Satan, fait quelques apparitions remarquées et dévoile une facette comique inédite. Il signe aussi la postface de ce livre.
Les strips de Jheronimus & Bosch ont été pré-publiés en anglais sur le site de la chaîne de télévision Adult Swim (Rick & Morty, Futurama).
Également disponible en version anglaise sous l’isbn 9782848410494.
« (…) Loin de jouer sur les anachronismes ou les incongruités, Kirchner illustre des enfers vraiment universels, traversant les époques et les modes, où l'élément central reste la détresse et l'isolement du pauvre damné soumis au mépris à la cruauté de Satan et de ses multiples acolytes. (…) »
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Nicolas Ancion, ActuaLitté
« (…) Avec une belle dose de cruauté, sur fond d’humour décalé et absurde, très british en fait, les strips sont des petits chef d’œuvre de concision et étonnent à chaque case. (…) »
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Jean-Laurent Truc, Ligne claire
« (…) Graphiquement, le style du dessinateur s’est arrondi et profite d’un passage à la couleur sans défaut. D’une lisibilité extrême grâce à une ligne claire léchée, les planches n’en sont pas vides pour autant. Un peu à la manière d’un Jim Woodring, l’utilisation intensive de hachures donne volume et densité aux rives du Styx. Double chute et timing sans fausse note, le découpage se montre aussi à la hauteur et intègre astucieusement, pour ne pas dire malicieusement, d’innombrables trouvailles humoristiques. Vous ne verrez plus la torture de la même façon après avoir refermé cette ode décalée à la repentance forcée. (…) »
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A. Perroud, BD Gest'
« (…) Un joli pot-pourri de références pour cet univers loufoque, entre le peintre Jérôme Bosch, le poète Dante, les cartoons de Warner et la patte Kirchner. Ici, l’humour noir tient en des gags muets de 6 ou 8 cases, du rire scato (souvent) au bête et méchant en passant par le cocasse, sans renoncer à une jolie tonalité surréaliste. (…) »
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M. Ellis, BoDoï
« (…) Le décorum dantesque, au sens premier du terme, répond aux fondamentaux basiques de la culture judéo-chrétienne : c'est chaud, triste et chiant. Et il y subit méthodiquement une grosse brimade par page, en un gag cruel souvent absurde. Certes, ça n’est donc pas précisément « rigolo ». Il faut plus se réjouir ici de l’inventivité avec laquelle Kirchner malmène son personnage, au travers des gags en gaufriers réguliers, dans la grande tradition des strip-comics anglo-saxons muets. (…) »
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Benoît Cassel, Planète BD
« (…) Avec une représentation de l’enfer typique du moyen-âge, l’auteur aligne les gags avec la dextérité d’un Tex Avery. »
Jean-François Caritte, Psikopat
« (…) Les gags sont muets et se développent le plus souvent en 6 ou 8 cases. C’est suffisant à Paul Kirchner pour faire fonctionner ses gags tout en conservant l’humour décalé qui caractérise son œuvre. Graphiquement le dessinateur rend une copie presque parfaite dans la manière de développer la trame, de poser l’ambiance dans laquelle le choix des couleurs fait mouche et dans cette façon de tourner autour du thème sans jamais tomber dans la redite. Bravo ! »
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Sébastien Moig, MaXoE
« (…) Après En attendant l’Apocalypse et Dope Rider, Paul Kirchner revient fort avec Jheronimus et Bosch, un excellent recueil de gags à l’humour décalé, noir et absurde.(…) »
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Damien Canteau, Comix Trip
« Le 2 novembre, communément appelé "Fête des Morts", est pour les Chrétiens un jour de prière pour les défunts. Ceux que Paul Kirchner envoie dans son Enfer ont bien besoin de prières… Car les peines qu'ils y endurent feront certes rire les anges de Satan et sourire les lecteurs, mais les feront pleurer et crier, eux, pour l'éternité. (…) »
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Frédéric Hojlo, Actua BD