Chronique émotionnelle de l’écroulement d’un monde, Sous les bombes sans la guerre évoque les derniers moments de la vie d'un homme, accompagné de son fils. Ce dernier est représenté sous les traits de Pif le chien, personnage créé en 1948 par José Cabrero Arnal pour le quotidien L’Humanité. Le père a l’apparence de Top, précurseur de Pif né en 1935. Submergés par un déluge de larmes, de sang et de bombes métastasiques, nos deux animaux aux traits ronds se retrouvent confrontés à l’abîme d’une aventure inéluctable.
L’écoulement du temps se fait erratique, le lecteur est embarqué dans des allers-retours incessants entre le présent à l’hôpital et les réminiscences altérées d’un passé enfoui à jamais, mettant par exemple en scène Top chevauchant sa fameuse fusée, attaqué par des moustiques géants ou encore prisonnier d’un camp d’internement pendant la guerre d’Espagne.
Cet univers instable se déploie dans un livre au format ample où se croisent tableaux inspirés de la peinture chrétienne et planches de BD classique, communisme et religion, souvenirs du père et du fils. Réalisé en tirage limité du fait de son façonnage artisanal, Sous les bombes sans la guerre est un objet bâtard mettant en regard expérience intime et culture populaire.
Après cet ensemble de planches réalisé pour l’essentiel en 2011, L.L. de Mars continuera à disséquer la bande dessinée populaire avec Jack Kirby walked through broken porticoes (Adverse, 2016) et Tarzan (Rackham, 2017).
« L'inclassable L.L. de Mars a encore frappé. Sous les bombes sans la guerre, grand livre sans texte ou presque très drôle ou très terrible mais pas entre les deux. »
Willem, Charlie Hebdo
« Sous les bombes sans la guerre est un livre grave et douloureux, comme le parcours de quelqu’un en quête d’apaisement. (…) »
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Frédéric Hojlo, ActuaBD
« Objet BD non identifié, un vrai choc frontal et ornemental. »
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Baptiste Lépine, aVoir-aLire.com
« (…) Longtemps après avoir créé Pif, Arnal avait imaginé qu'il était le fils de Top, assurant ainsi à son premier personnage une postérité inattendue. De la même façon, L.L. de Mars se réclame de son père en lui attribuant cette figure proche et lointaine à la fois. Les deux animaux ne sont pourtant pas que des masques pour l'auteur et son géniteur. Ce sont aussi des personnages doués de leur raison propre, émergés d'une tâche d'encre, sortis d'une douleur, et qui portent avec eux leur lot d'humanité. Peut-on, dans cet hommage au père, lire un hommage aux pères fondateurs de la bande dessinée, ou à tout le moins à un patrimoine qui a constitué l'auteur ? (…) »
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Clément Lemoine, Parutions.com
« (…) De page en page, on change de format de dessin, on passe de la couleur au noir et blanc. Il y a des dessins qui coulent. Une matière noire et gluante qui emporte tout sur son passage. Et puis des petites histoires en strip qui n’arrivent pas à bien finir. (…) »
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Gilles Bechet, Bazar Magazin
« Sous les bombes sans la guerre est l’un des albums les plus puissants, bouleversants, beaux et impressionnants que j’aie lus depuis bien longtemps. À la fois témoignage et expérience, c’est une œuvre aussi brute que subtile, aussi magnifique qu’emplie de terreur et de tristesse, un terrain libre où l’humain et la création s’interpénètrent douloureusement – mais nécessairement. (…) »
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Cecil McKinley, BD Zoom
« (…) Le geste, viscéral, est une tentative de renouer avec le sens de la création et d’accepter l’indicible, à l’appui d’une culture populaire reformulée par un trait tantôt charbonneux tantôt conceptuel, montrant un artiste à l’aise dans toutes les registres figuratifs, entre totale improvisation et absolue maîtrise. Sous les bombes sans la guerre n’est donc pas moins qu’un râle d’écorché vif, sombre et déchirant, exacerbé par la dimension métaphorique du récit. (…) »
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M. Ellis, BoDoï
« Dans l’édition de bande dessinée, ce livre est une exception, une parenthèse, un à-côté. (…) Comme un essai réussi de bande dessinée adulte cherchant l’émotion sans le spectaculaire. »
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Jean-François Caritte, Psikopat
« (…) Cet ouvrage sort de l'ordinaire. Et pas seulement à cause de sa façon. C'est rare qu'un auteur arrive à faire partager ce qu'il juge important de cette manière. »
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Géant Vert, DBD
« (…) Graphiquement, Sous les bombes sans la guerre prend la forme d’un mélange de cases et de peintures. Le ton est noir, souvent violent. Au fil des pages, le bédéphile a moins l’impression de lire une bande dessinée que de découvrir le catalogue d’une exposition d’art moderne. Certaines toiles sont séduisantes, d’autres déstabilisantes. Une chose est certaine, l’ouvrage peut difficilement être décrypté, analysé et commenté comme un album ordinaire. (…) »
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J. Milette, BD Gest'