Traduit de l'anglais par Patrick Marcel
Après avoir été l'assistant de quelques grands noms du comics US (Neal Adams, Wally Wood) et illustrateur, Paul Kirchner se consacre à la bande dessinée entre 1974 et 1986. Il crée notamment les séries Dope Rider et the bus pour les magazines High Times et Heavy Metal. Réédité par Tanibis en album en 2012 et retenu dans la sélection patrimoine du festival d'Angoulême, le bus rencontre le succès 25 ans après sa mise au dépôt.
En 2013, sa passion pour les transports hors du commun rattrape Paul Kirchner : contre toute attente, il reprend les crayons et propose le bus 2. Dépoussiéré, révisé, le véhicule sort du garage ; l'homme au pardessus se poste à l'arrêt… et c'est reparti pour un tour ! Le bus se prend pour King Kong, un ascenseur ou Steve Martin, il psychanalyse son passager, le téléporte ou le trompe avec d'autres hommes… Le bus est plus que jamais une porte vers tous les possibles. Quelques détails, comme les téléphones « intelligents » et le look des passagers ancrent ces histoires dans le XXIe siècle. Mais on saisit surtout que l'univers hallucinant de Paul Kirchner est d'une vitalité indémodable. Petit album à l'italienne réalisé dans un noir et blanc impeccable, le bus 2 est un objet venu d'ailleurs. L'artiste se joue des époques, ajoutant à ses histoires une pointe de mélancolie qui les rend encore plus percutantes.
Des tréfonds de sa quatrième dimension, l'auteur serait actuellement en train de travailler sur de nouvelles pages de Dope Rider, son western psychédélique : Paul Kirchner, à l'instar du passager du bus, serait-il prisonnier d'une boucle spatio-temporelle ?
Le bus 2 a été partiellement pré-publié dans divers magazines, dont Aaarg ! en France et Tin House Magazine aux États-Unis.
Également disponible en version originale sous l'isbn 9782848410357.
« (…) La brièveté donne son charme à cet album. Pas le moment ici de s'appesantir sur la théorie de la relativité à la façon d'un Marc-Antoine Mathieu, aucun développement métaphysique ne s'échafaude. Les saynètes s'embrassent d'un seul coup d'oeil mis en valeur par l'épure du trait et les masses de noir et blanc. Juste le temps d' y repérer quelques signes, et elles s'enchaînent comme les variations sur quelques effets d'optique récurrents. Imaginons des Oulipiens qui n'auraient pas fait école pour préserver l'aspect ludique de leurs recherches. Le concepteur de jouet qu'est Paul Kirchner revendiquerait sûrement cette approche. (…) »
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Masa, Le Monde
« (…) Le dessin de Kirchner est très précis, d’un noir et blanc soigné aux hachures parfaitement alignées. Ce côté froid, clinique, contraste avec la folie des situations présentées. Le principe est toujours le même, l’homme attend son bus et soudain tout dérape, et le quotidien se détraque. A partir de là, c’est une suite de variations comiques ou angoissantes, absurdes ou fantastiques. Ce sont aussi les codes du dessin eux-mêmes qui faussent parfois la réalité que l’on croyait sûre et tranquille derrière son apparence studieuse : les perspectives se dérobent, le trait perturbe les attentes et brouille la normalité rassurante. (…) »
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Alexis Laballery, Parutions.com
« (…) C’est donc une excellente surprise que ce retour de Paul Kirchner au volant de son bus, après 25 ans de garage. Il a en effet repris les crayons avec autant d’envie et d’énergie, a légèrement modernisé ses ambiances (notamment dans les accessoires et les vêtements), mais l’essentiel est toujours là, comme on a pu le constater dans la prépublication de ses strips dans la revue Aaarg! notamment. Alors n’hésitez pas, et foncez prendre le bus numéro 2, toujours parfaitement édité par Tanibis. »
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Benjamin Roure, BoDoï
« Un deuxième tome qui vous transporte comme sur des roulettes! »
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Julie Cadilhac, La grande parade
« (…) Le scénariste explore et gratte le réel dans le seul but de surprendre. Les jeux sont tour à tour logiques, graphiques et culturels (les références cinématographiques et picturales sont légions). Ce mélange entre simplicité apparente et clin d’œil de connivence rend la lecture passionnante et immanquablement percutante. (…) »
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A. Perroud, BD Gest'
« (…) Il se dégage de ces planches un charme presque hypnotique qui nous surprend tandis que nous dévorons ce petit album au format à l'italienne ! Une très belle surprise qui signe le retour de Paul Kirchner, et de son graphisme extrêmement propre et beau ! »
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FredGri, Sceneario.com