« Des BD courtes sur les relations interhumaines, montrant de quoi on aurait l'air si notre extérieur ressemblait à notre intérieur (pas très beau, souvent). »
Willem, Charlie Hebdo
« Non, l’être humain ne se change pas seulement en cafard. Sylvie Fontaine chronique les métamorphoses des relations amoureuses, dans son nouvel ouvrage qui se déguste comme une dose de bon acide. Hallucinations garanties.(…)
Le poulet du dimanche, son nouvel album, voit donc Sylvie Fontaine publier chez un nouvel éditeur, Tanibis, réputé pour la qualité de son travail — et cet album ne déroge pas à la règle. Il fallait bien cela pour accompagner les délires très maîtrisés de l’auteure.
La plus grande partie de l’album présente une succession de saynètes dans lesquelles des couples et des familles se font et se défont, au gré des métamorphoses de leur membres. Une sorte de somatisation extrême des espoirs et désespoirs que ressent tout un chacun. Au travers de ces interprétations parfois psychanalitiques des rapports humains, Fontaine opère une transmutation du quotidien, qui nous donne à voir comme une nouvelle dimension où, à côté des trois habituelles, les sentiments prennent chair. Il y a quelque chose d’expressionniste dans ces corps en mutation, une sorte de beauté intérieure que ne renierait pas le surréalisme.
Dans cet album sont également inclus des carnets de croquis, une jolie histoire d’amoureux en lévitation, et, pour clôre l’ouvrage, une incroyable double-page qui en remontre à Geoff Darrow pour la densité des détails, scène citadine où l’observation de la rue le dispute à la fantaisie et à la caricature. Très planant. Signalons enfin la présence d’une préface signée Mœbius, pour lequel Sylvie Fontaine professe une grande admiration. Le sentiment semble être partagé.
Offrez donc Le poulet du dimanche à tous les couples de votre connaissance. Ils s’y reconnaîtront immanquablement. Avec un peu de chance, l’album leur évitera une visite chez le psy quand les choses tourneront mal entre eux. »
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François Peneaud, ActuaBD
« (…) On apprécie des yeux la bestiole et on ouvre la fenêtre en même temps que le livre sur les géographies personnelles d’une polymorphie qui hante, du fond à la forme, toute l’œuvre de Sylvie Fontaine. (…)
Tout est formel et sujet au changement imposé, recherché. Les échelles de temps varient et le retour à un état initial est possible, s’accordant alors à l’humeur et au temps psychologique.
Au début ce sont les corps qui changent, déformés, informés par pensées, sentiments, mal- ou bien-être. Ensuite les formes diversifiées sont là, en soi, sont ce qu’elles sont, se côtoyant, s’attirant ou se repoussant comme des aimants, faisant fi des apparences. La forme ayant alors gagné en éloquence, les planches passent de six à quatre cases, dans une progression générale fluide comme une balade, qu’une mise en page intelligente et recherchée sait rythmer et ponctuer en douceur tout en se faisant invisible.
Sylvie Fontaine a cherché son style et s’en est découvert plusieurs. Une autre diversité formelle donc, à l’échelle d’une œuvre cette fois, qui donne à ce livre un aspect grouillant, vivant comme peu en possèdent. Elle n’est pas le Janus stylistique qui l’a fascinée, mais un être à facettes cultivant son hétérogénéité trompeuse pour mieux en faire apparaître l’essentiel, en autant de miroirs d’âmes entêtants, renvoyant aux corps s’y cherchant devant, les possibles et la vie que les temps puissent permettre.
Une démarche qui est aussi une lutte de nos jours, où le style devient identitaire plutôt qu’identité, s’accordant un peu de mode pour la forme (éternel retour) tout en se devant d’être là, absolu et pour toujours, niant l’évolutif et la maturation, au profit d’une stase engluante et du décoratif généralisé. »
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Jessie Bi, Du9
« (…) En feuilletant, dans un premier geste curieux, l’ouvrage, c’est en effet cette avalanche de lignes, ce trop-plein d’images et de cadres qui, fatalement empêchent le rapide coup d’œil de se prolonger : voilà un album qui ordonne violemment à son lecteur de ne pas le lâcher ! Un livre vivant qui impose qu’on le découvre où qu’on le délaisse mais qui ne s’accommode pas de la demi-mesure. (…) »
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Alexis Laballery, Parutions.com
« Avec les éditions Tanibis, chaque ouvrage se révèle un formidable écrin pour les récits qu'il contient. Le poulet du dimanche est un étonnant et somptueux livre signé Sylvie Fontaine, une bande dessinée d'une "originalité absolue" comme le souligne fort justement Jean Giraud dans son enthousiaste préface : au fil de récits en une page, l'auteure de Cubik (La Cafetière) enchante le quotidien ou, plus exactement, le désenchante, tordant les corps et les esprits, transformant les situations les plus banales, les confrontations familiales en scènes surréalistes et expressionnistes. Inclassable. »
Rodolphe Lachat, La lettre
« (…) Une mise en page audacieuse et originale, des dessins complexes et d'une rare richesse, un travail magnifique. Certaines images laissent perplexe, déconcertent, étonnent, épouvantent, font réfléchir, répulsent. Aucunes ne laissent indifférent. (…) »
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Céline, Clair de Bulle
« (…) En choisissant de s'exprimer uniquement en noir et blanc, Fontaine s'arrange pour être immédiatement efficace, énergique et répondre à un concept simple. Aussi troublant que cohérent, ce travail muet — mais bavard dans sa polymorphie — ne doit pas être réduit au seul exercice de style. Il présente un auteur de caractère, dont on continuera à suivre la piste. »
Anne Richard, Graff It
« (…) Difficile de classer cet album. L'auteur de Calamity (éd. BFB) et de Cubik (éd. La Cafetière) poursuit son exploration des représentations de la pensée par la forme, mais change de mode de narration et nous entraîne dans un univers encore plus extravagant que les précédents ; on en reste perplexe, mais séduit. (…)
Humour et poésie font ainsi bon ménage dans cette oeuvre 100 % graphique qu'on ne peut s'empêcher de rapprocher de celle de l'Américain Jim Woodring, récemment sélectionné et exposé au Festival d'Angoulême. Souhaitons le même destin à Sylvie Fontaine. »
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Mathieu Laviolette-Slanka, Evene
« (…) À explorer le noir et blanc polysémique qu’elle nous donne à voir, on pense évidemment à Kafka mais aussi à Bacon ou encore à Cronenberg dans l’art et la manière de déconstruire notre réalité, cette quotidienneté faite de petites violences et de cris silencieux, de déchirures organiques qu’elle expose en légiste méticuleuse. Corps lacérés ou malmenés, mutations empruntant autant à la robotique qu’à la mécanique comme une défense (car c’est la meilleure des attaques), le trait de Sylvie Fontaine se fait scalpel, fouillant la plaie encore à vif de nos métamorphoses continuelles. Car la vie, c’est un peu comme la formule de Lavoisier : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »
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Sébastien Homer, L'humanité
« (…) En dehors de ces grands yeux sur ces grosses têtes que nous sommes génétiquement condamnés à aimer, ce qui nous fascine tellement chez les enfants, c'est leur méconnaissance de l'étendue des domaines de l'impossible et de l'improbable. L'enfant ne sait pas que maman ne va pas planter sa fourchette dans l'épaule de papa. Si papa n'est pas là, c'est peut-être qu'il est invisible. Le travail de Sylvie Fontaine sur son album Le poulet du dimanche évoque cette époque où à nos yeux tout était encore possible. (…) »
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Cédric Le Merrer, Fluctuat.net
« (…) Dans un monde post Farenheit 451, j’aurais envie aujourd’hui de mettre le nouveau livre de Sylvie Fontaine Le poulet du dimanche (éditions Tanibis) sur la première étagère d’une nouvelle bibliothèque vivante. La dessinatrice nous avait déjà touchés fort avec son précédent ouvrage Calamity (éditions BFB), mais celui-ci est encore plus pénétrant. (…) »
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Jean Nato, Glob
« (…) Avec Sylvie Fontaine, on passe de l’autre côté du miroir, en observateur anonyme de ces querelles intimes retranscrites avec beaucoup d’élégance. Ici, les mots, quand ils font du mal, lacèrent littéralement les corps ou transpercent toutes sortes d’objets. Pour autant, ce monde n’est ni pessimiste ni triste, tant la poésie émane de chaque dessin. Les portraits se décomposent comme autant de tableaux dont on ne découvrira les détails les plus infimes qu’après plusieurs lectures. Le choix du noir et blanc constitue ici une véritable porte vers l’imaginaire de chacun.
Un régal de lecture visuelle, qui donne envie de prendre le temps, et de regarder les choses différemment. »
Nathalie Rézeau, Kinorama
« Les éditions Tanibis, dont le catalogue affiche des auteurs lyonnais comme Ivan Brun, s'inscrivent un peu plus dans l'indépendance ou la nouvelle bande dessinée en publiant Sylvie Fontaine et son nouvel ouvrage : Le poulet du dimanche. (…) Les liens invisibles, où les pensées sont illustrées comme autant d'extensions organiques, prolongement de notre corps. Dans la veine esthétique des éditions du Dernier Cri, avec un caractère cependant plus naïf, on découvre chez Sylvie Fontaine une volonté de cerner les relations humaines pour en extraire l'inédit, le non-dit, occuper l'espace, et ce non sans humour. La recherche de liberté transparaît comme une unique alternative à ce qu'on pourrait nommer la grande fusion : une interdépendance des individus, de la nature, des objets... entre eux. À découvrir. »
Jean-Marie, Livre & Lire
« La dessinatrice signe avec Le poulet du dimanche un album étonnant où chaque planche distille les non-dits empoisonnés et les conséquences parfois terribles de conversations trop anodines ou de situations en apparence banales.
Un petit bijou. (…) »
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Olivier Delcroix, Cimaise
« (…) On peut faire un lien entre cette artiste et d’autres auteurs de bande dessinée, comme Stéphane Blanquet, qui ne se contentent pas de ce seul médium pour s’exprimer. Cette « érosion progressive des frontières » (rubrique de feu la récente revue de l’Association L’éprouvette) semble très bon signe pour la bande dessinée, surtout lorsque cela est laissé entre des mains aussi talentueuses. Cet ouvrage est une véritable expérience graphique, extraordinaire, dont on ne revient que marqué. »
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De Cases et de Traits