Après trois livres de dessins légendés, Alexandre Kha revient à la bande dessinée avec une galerie de personnages étranges et marginaux.
Recueil de récits courts fantastiques, Les monstres aux pieds d'argile s'inscrivent dans la continuité des œuvres littéraires d’Adelbert von Chamisso, Franz Kafka ou encore E.T.A. Hoffmann.
Un singe savant accède à l’humanité. Un homme abandonne son reflet à une habitante des miroirs. Un minotaure s’échappe de son labyrinthe pour en trouver un autre plus complexe. Un homme-arbre en pleine mutation rejoint le monde végétal. Un être électrique vit en accéléré, avant de disparaître dans les méandres du temps. Un jeûneur, délaissé par son public, poursuit son art de la faim sans limite. Autant d'étrangers fabuleux confrontés à la banalité du quotidien.
Les « pieds d'argiles » évoquent la magie de ces monstres autant que leur fragilité, êtres en permanence confrontés à un conformisme hostile, toujours prêt à les exhiber pour mieux s'en affranchir. Le lecteur découvre ces morceaux de vie au gré des ballades nocturnes d'Arthur Grisham, témoin ordinaire des bas-fonds d'une ville portuaire. Entre conte imaginaire et archives du quotidien, ces six portraits effacent finalement la monstruosité des ces êtres, les vibrations du dessin d'Alexandre Kha les intégrant naturellement à nos rues et nos nuits.
« Il y a de la Belgique dans ces récits de Kha. Celle des jours qui n’en sont pas de Magritte et des nuits bleues à la Delvaux, celle de Hergé pour cette ligne claire mais vibrante, celle des paysages gris, des ombres qui filent vers de lointains et plats horizons, et des villes tristes aux arêtes pointues. L’espace urbain s’avère vite mélancolique et angoissant et une amère ambiance vole sur ces pages, pour au final donner un très beau livre, modeste mais marquant. C’est une invitation à un monde d’auteur sincère et sensible. Comme une suite de rêves dessinés, captés au fil d’une nuit qui n’en finirait pas. »
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Alexis Laballery, Parutions.com
« (…) La légèreté de ces petites histoires et l’agilité du dessin qui leur donne vie suffit pour que ces Monstres aux pieds d’argile conservent de bout en bout leur souffle fragile. Et dégagent, à l’arrivée, une sensation d’optimisme diffuse, fugace et poétique. »
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Mikaël Demets, L'accoudoir
« (…) Alexandre Kha aime manier et utiliser le récit fantastique, ces belles pages de bandes dessinées tout en bi-couleur font planer sur la lecture un léger voile d’irréel. Les monstres aux pieds d’argile séduit par son dessin fin et élégant. Un beau livre donc. »
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David Fournol, Une autre histoire
« (…) Dans cet album très réussi, Alexandre Kha nous emmène à la foire aux monstres, en puisant dans les textes d’Aldebert von Chamisso, Franz Kafka ou E.T.A. Hoffmann. Baigné dans ce terreau littéraire, Les monstres aux pieds d’argile jouit d’une atmosphère mystérieuse et mélancolique, ainsi que d’une narration d’une impeccable fluidité. Une belle découverte. »
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Morgan di Salvia, ActuaBD
« (…) Monde cruel que celui de ces gentils monstres isolés et repoussés, qui tous renferment un secret. Que celui qui n'en a pas leur jette le premier pavé, semble dire Alexandre Kha dans cet album tout en finesse, où la différence, si elle n'est pas spectaculaire ou divertissante, devient coupable et repoussante. »
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Laurent Bonzon, Livre & Lire