SÉLECTION OFFICIELLE ANGOULÊME 2022
Traduit de l'anglais par Madani
Les livres de Jesse Jacobs inventent un écosystème régi par des lois physiques et biologiques inconnues. Créatures bizarres, objets maléfiques, Jesse Jacobs aime tordre les stéréotypes du fantastique devenus trop familiers.
Reprenant deux récits courts initialement parus chez l’éditeur italien Hollow Press, cet opus constitue pour l'auteur une nouvelle occasion d’explorer et de détourner des thèmes classiques de la littérature.
Entre mes murs suit un jeune couple en visite immobilière. Mais la maison qu’ils envisagent d’acheter le vit comme une intrusion et va leur jouer des tours pour leur montrer son hostilité. Variation sur le thème de la maison hantée, Entre mes murs adopte un point de vue radical : celui de la maison qui se venge de l’humanité et de son consumérisme destructeur.
Relecture dark du mythe de l’enfant sauvage, le deuxième récit, Parmi les bêtes, relate l’histoire d’un enfant recueilli et élevé par des bêtes étranges mais attentionnées au milieu d’une lande inhospitalière. Après Safari lune de miel, Jesse Jacobs se fait de nouveau zoologiste et dépeint une espèce animale inconnue dont il nous donne à voir le cycle de vie et de reproduction, à la fois merveilleux et répugnant. Mais la simplicité de la vie du troupeau tranche avec la froideur de l’enfant. Les monstres ne sont peut-être pas ceux que l’on croit…
Jesse Jacobs met son dessin méticuleux, géométrique et précis, au service de deux contes fleurant bon la noirceur et la misanthropie.
« (…) Tout en étant très proche d’une certaine horreur gothique, Énergies noires est un album d’aujourd’hui. Un pied dans le subconscient collectif et un autre dans son époque, l’auteur pose un regard original sur des considérations et des angoisses aussi diffuses que réelles. »
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Antoine Perroud, BD Gest'
« (…) L’artiste canadien Jesse Jacobs nous renvoie l’image d’une humanité bouffie d’ethnocentrisme et parfaitement incapable de communier, tels la maison carnivore ou le troupeau de monstres, avec l’énergie de l’univers. Pour paraphraser Blaise Pascal, le silence éternel de ces espaces infinis semble plus nous indifférer que nous effrayer. »
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Stéphane de Boysson, Benzine
« (…) Arriver à mêler la tendresse et la violence avec autant de talent est signe d'une vertu dont fait évidemment preuve cet auteur. (…) Amateurs d'art brut, de poésie, de beauté formelle, d'architecture et ou de récits étranges s'imprimant fortement dans nos psychés, ce livre est fait pour vous ! »
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Franck Guigue, Planète BD
« (…) Pas simple de pénétrer ce monde à l’humour absurde, au rapport dérangeant avec le corps, et aux visions fantasmagoriques souvent hermétiques, surtout s’il s’agit de la première rencontre avec Jacobs. Alors, si le second récit, franchement barré, est à réserver aux amateurs avertis, le premier est quant à lui un délice de bande dessinée expérimentale, qui joue avec beaucoup de malice avec les formes, les perspectives et la narration, à la frontière du genre horrifique et de l’exercice de style graphique. Oserez-vous pousser la porte de cette maison ? »
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Benjamin Roure, BoDoï
« (…) Si l’on parvient à estimer l’ouvrage à sa juste valeur en s’abandonnant à ses sensations primitives, on pourrait envisager de capter ces rayons d’énergie noire venus des tréfonds de l’espace et d’en ressentir la puissante décharge visant – pour notre bien – à briser la carapace de nos certitudes et de notre insupportable ethnocentrisme, nous, effrayants prédateurs jamais rassasiés. (…) »
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Laurent Proudhon, La case de l'oncle Will
« (…) Ses histoires qu'on peut croire tout droit sorties d'un esprit étrange laissent pourtant un sentiment familier : et si Jesse Jacobs nous dévoilait seulement la vérité ? »
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Le grand banquet de Lola